Croisade en Mongolie
Alala, si c’est comme ça tout le long, les 400 bornes jusqu’à Ulan Bator, on se les torche facile en 4 jours. Bon, on anticipe, revenons donc un peu en arrière et le passage à la douane que nous évoquions dans le dernier article.
Nous redoutions les russes et toute leur paperasserie : visa, enregistrement (oui, il faut signaler aux autorités si vous restez plus de 7 jours quelque part). Et finalement, tout s’est déroulé sans accroc (Annibal aurait aimé ce plan). Seulement, côté niaks, c’est plus la même histoire. Après le passage aux rayons, on se fait alpaguer par une grognasse à moustache qui me demande mon passeport et nous emmène dans son bureau. Et là direct, ça blaire l’embrouille : un bureau style médecine des années 30 avec un vieux registre sans signification, de la monnaie sur la table et un type de billet de tombola qu’elle veut nous refiler pour 1000 teugreuks ou 25 roubles. Disons que c’est plutôt financièrement dans nos cordes (60centimes €), mais déjà que le concept de la douane nous laisse perplexe, que les postes de douaniers sont forcément occupés que par des parasites, s’il faut encore leur filer des ronds… On refuse en bloc par principe. Et en plus on s’en fout, on a le temps ! Commence alors le petit jeu de l’intimidation, la valse des guignols. L’aspect le plus pénible est qu’ils font leur petit cirque mon passeport en main et qu’il est impossible de leur reprendre (cette sombre conne a même failli le déchirer quand j’ai tenté de lui choper).
Après une petite heure de pigniouferies, les clampins voyant qu’on était pas prêt à participer à leur loterie décident de nous faire passer à vélo dans le bassin réservé aux voitures. Bienvenue au jardin d’enfants. Nous nous exécutons alors mais les pieds sur le muret, au sec, et ça n’a pas embalé les pendards qui malgré eux ont fini par rendre le passeport et nous laisser partir. Un premier épisode de douane merdique qui continue de nous faire marrer.
Mais parlons de la Mongolie, la vraie, sans technocrates et planqués. Nous voici donc sur la route avec 4 jours devant nous pour rejoindre Ulan Bator. Les 2 premiers jours sont aisés, plats, une voiture toutes les deux minutes, des paysages splendides tous sortis des cartes postales, des chevaux qui courent en liberté au milieu de steppes, des rivières, des troupeaux de chameaux courageux mais pas téméraires, des vaches au milieu de la route et du bitume qui va bien là où on pouvait attendre une piste cabossée. La cerise sur le gâteau c’est qu’on trouve toujours une rivière pour boire, se laver, se baigner, le panard !
Les jours suivants ont été plus costauds physiquement. Toujours des paysages de rêve mais des pentes fourbasses avec des villages qui se transforment presque en mirage, les côtes à 12% et quelques cols à 1600m. Heureusement il y a Findus nous découvrons alors les restos à 2€ et rajoutons un gueuleton dans notre régime journalier. Les derniers tours de pédale nous semblent interminables et difficiles sans compter sur la route qui nous attendait dans Ulan Bator : trous, ferrailles, chantiers, pistes, poussière, beaucoup de poussière. On résume ça par : gros merdier.
Autre particularité mongole (et pas mongolienne, en anglais c’est l’inverse, mongolian et mongol, easy…) : les klaxons qui ont bercé notre parcours. Environ une voiture sur deux nous saluait, plus ou moins adroitement, ce qui à la longue passe de plaisant à énervant. Par politesse, on lève la main pour remercier jusqu’au bout sauf dans la capitale où le klaxon n’est plus synonyme de « salut » ou un manque de salut mental à la rigueur.
Une fois sur place, on planifie la suite. Nous pensions faire un tour à dos de canasson après Ulan Bator mais va-t-on découvrir (outre de nouvelles courbatures) autre chose ? Nous ne sommes à l’heure actuelle toujours pas décidés à ce propos et sur le moyen de transport. A priori la location de voiture sans chauffeur relève de la croix et la bannière, un comble pour un pays d’aventuriers.
Sinon pour les éventuels intéressés, les MongolEs ont beaucoup moins d’attrait que les Ukrainiennes et les Russes. On ne boxe plus dans la même catégorie !
Pour toutes les autres photos, c’est par ici.